Installer Mandriva®

Gazette Linux n°134 — Janvier 2007

Deny

Adaptation française

Joëlle Cornavin

Relecture de la version française

Article paru dans le n°134 de la Gazette Linux de janvier 2007.

Article publié sous Open Publication License. La Linux Gazette n'est ni produite, ni sponsorisée, ni avalisée par notre hébergeur principal, SSC, Inc.


Table des matières

1. Le cédérom live
1.1. Amorçage
1.2. Installation
1.3. Analyse
2. Le DVD d'installation
2.1. Installation
3. Problèmes
4. Conclusion

Il y a deux ans, je pensais qu'une distribution GNU/Linux était sur le point d'être prête pour les ordinateurs de bureau, puisque les personnes qui réalisent habituellement les installations ne sont pas ennuyées par toutes les questions qui se posent pendant le processus. Par ailleurs, cependant, le processus d'installation était encore un peu trop « compliqué » pour quelqu'un n'ayant jamais eu affaire à Linux, et nombreux sont les nouveaux utilisateurs qui n'ont pas de « Linuxien » expérimenté dans leur entourage.

Cela dit, la dernière version de Mandriva© (Mandriva One 2007©) m'a fait forte impression — en particulier après que j'ai lu un article à ce sujet, et qu'un collègue non programmeur m'a révélé avoir « expérimenté » le cédérom live. Pouvait-ce être La Réponse ?

Je l'ai depuis installée, l'apprécie beaucoup et l'utiliserai de plus en plus souvent… mais, malheureusement, elle présente deux inconvénients : elle n'est pas encore prête pour le vrai néophyte, à mon avis. Mandriva© est très convivial et offre à présent un bureau entièrement en 3 D — mais ce n'est pas encore tout à fait suffisant pour la rendre assez « automatique » pour le citoyen lambda.

Mandriva 2007© se décline en plusieurs versions :

1. Le cédérom live

1.1. Amorçage

Démarrer le cédérom live implique de répondre à beaucoup de questions (presque assez pour me décourager de l'utiliser comme cédérom live !). Les réponses, cependant, restent disponibles si vous choisissez ultérieurement d'installer depuis le système déjà amorcé.

Dès le départ, vous êtes informé que F1 offre davantage d'options et que la touche Entrée démarre le processus d'amorçage. Appuyer sur F1 fait s'afficher un commentaire qui permet de saisir live ainsi que des options de noyau (tout comme, par exemple, knoppix lang=fr), mais je ne suis pas sûr de l'endroit où se trouve la liste des options de noyau. Et si vous attendez trop longtemps — pas très longtemps — l'amorçage commence de toute façon.

Débutent ensuite les questions[1] :

  • Langue :

    J'ai choisi Français

  • Pays :

    J'ai choisi France.

  • Licence :

    Il était nécessaire d'accepter. Devais-je la lire, étant donné qu'il s'agit d'open source ?

  • Clavier :

    J'ai choisi Français.

  • Fuseau horaire :

    J'ai choisi Paris.

  • Date/Heure :

    Heure locale. UTC (Universal Time Coordinated, temps universel coordonné) est toujours tentant mais peut causer des problèmes en cas de « double amorçage ».

  • 3D :

    J'ai choisi Non.

À ce stade, l'amorçage s'est poursuivi et, au bout d'un moment, s'est affiché l'écran KDE (3.5) habituel, avec les icônes apparaissant à mesure que diverses fonctionnalités se mettaient en service, bientôt suivi de la fenêtre de « bienvenue » de Mandriva©. Après l'avoir fermée, il me restait sur le bureau une colonne de 5 icônes sur la gauche et la barre de tâches en bas.

Comme il est de coutume pour KDE, un clic sur le bouton situé à l'extrême gauche de la barre de tâches ouvre la racine d'une hiérarchie de programmes. Voici un très bref extrait de ce qui est disponible, sous ces en-têtes de sections :

  • Graphisme :

    Gimp 2.3, Kuickshow (au lieu d'Image Magick) et XSane

  • Internet :

    Mozilla Firefox 1.5, Konqueror, Ekiga (voIP) et Akregator (lecteur de flux RSS)

  • Multimédia :

    Amarok, KsCD, KAudioCreator

  • Bureautique :

    OpenOffice.org 2 (suite bureautique), kpdf (lecteur PDF), PalmPilot Tool©

  • Système :

    K3b (gravure de cédérom/DVD)

Il me manquera Image Magick, bien qu'il s'avère que Kuickshow corresponde à mes besoins. Mais où est donc Midnight Commander ? En revanche, il est intéressant qu'il y ait deux navigateurs.

Généralement, tout ce dont j'ai besoin pour une utilisation quotidienne était présent — ou du moins, la fonctionnalité était disponible, même si elle exigeait d'utiliser un programme différent. Un argument très intéressant était la possibilité d'écouter de la musique tout de suite : montez une partition avec quelques morceaux, démarrez Amarok, ajoutez deux titres à une liste de lecture, puis baissez le volume. Inutile de chercher des codecs ou des logiciels pour que cela fonctionne. Ces morceaux étaient au format OGG Vorbis, après tout.

1.2. Installation

L'installation est assez facile, si vous savez ce que vous faites. J'avais déjà choisi une partition, sauvegardé le MBR (Master Boot Record, enregistrement d'amorçage maître) au cas où quelque chose tournerait vraiment mal et, pour le moment, Grub fonctionnait plutôt bien. Il suffisait simplement de cliquer sur l'icône au milieu à gauche sur le bureau.

Ensuite a commencé une autre série de questions :

  • Assistant :

    Utiliser les partitions existantes

  • Point de montage :

    / sur /sda9 (plutôt que les partitions suggérées pour / et /home)

  • Partition à formater :

    /sda9

  • Chargeur d'amorçage :

    GRUB avec menu graphique (plutôt que le LILO par défaut)

  • Périphérique de démarrage :

    MBR du périphérique (par défaut, plutôt que celui de la partition)

  • Délai avant le démarrage :

    10 (par défaut — accepté)

  • Activation de l'ACPI (Advanced Configuration and Power Interface, interface de configuration et d'alimentation avancée) :

    Cochée (par défaut — inchangée)

  • Menu de démarrage :

    Affiche seulement Linux, Linux-nonfb, failsafe et Windows !

Après avoir redémarré, il était nécessaire d'annuler une fenêtre comportant des questions concernant les ordinateurs portables et une connexion Internet, de saisir un mot de passe root et de créer un utilisateur. Tout était ensuite terminé !

1.3. Analyse

Le plus souvent, il s'agit d'une procédure d'installation très simple. Le nombre de questions a été réduit au minimum. Un débutant pourrait avoir des problèmes avec le partitionnement — mais ce sera le cas quel que soit le système d'exploitation qu'il installe, et Mandriva© est doté d'un outil de partitionnement. Je préfère juste le faire moi-même.

Beaucoup, pour ne pas dire la plupart des fenêtres pendant l'installation, comportent un bouton permettant d'afficher des questions supplémentaires ou d'autoriser des réponses plus détaillées. Malheureusement Annuler ne signifie pas revenir à la question précédente mais termine l'installation. Il semblerait qu'il n'y ait aucun moyen de corriger une erreur — ce qui témoigne d'une faiblesse dans la conception de l'interface et d'une certaine désinvolture.

2. Le DVD d'installation

Malgré les problèmes occasionnels, j'ai été très impressionné, à tel point que, lorsque j'ai découvert une brève publication sur Mandriva© par l'équipe de développement incluant 3 DVD pour environ 11 €, je l'ai achetée, d'autant que je voulais voir ce qu'était une installation « réelle » sur un PC.

2.1. Installation

Le processus était tout à fait différent du cédérom live :

  • Langue :

    Français

  • Licence :

    Accepter

  • Niveau de sécurité :

    Élevé (par défaut)

  • Partitionnement :

    Personnalisé

    
    hda3 as /home
    hda13 as /
    format hda13
    
    

Le partitionnement m'a rappelé un peu l'utilisation de Partition Magic il y a bien longtemps, sous Windows. On voit un graphique qui affiche les partitions en fonction de leur taille. Lorsque vous affectez des points de montage, ils servent à étiqueter les partitions. Un outil très convivial.

Puis l'installation a commencé avec des questions au sujet des logiciels. J'ai accepté la configuration par défaut, mais elle était beaucoup trop volumineuse pour la taille de la partition choisie. Heureusement, il est assez facile de passer (via Ctrl+Alt+F2) à une ligne de commande en tant que root et de faire appel à fdisk pour résoudre ce problème — ce qui, cependant, exige de redémarrer pour prendre effet. Notez, cependant, qu'il n'est pas nécessaire de démarrer initialement sur autre chose pour ajuster le partitionnement avant de redémarrer — c'est très agréable.

Une fois revenu au point où j'en étais resté, il était temps d'affecter un mot de passe root et de créer un utilisateur. Dès ma première tentative, j'avais créé deux utilisateurs et les choses en étaient resté là avant que le chargeur d'amorçage puisse être spécifié. Lors de la tentative suivante, avec seulement un utilisateur, le processus d'installation s'est poursuivi jusqu'au résumé avant l'installation proprement dite.

Parmi d'autres problèmes mineurs, le gestionnaire d'amorçage affichait à nouveau Lilo plutôt que Grub, ce que j'ai rectifié. Mais, à nouveau, il n'y avait aucune trace des informations de démarrage précédemment utilisées — juste Linux, Linux-nonfb et failsafe.

Après avoir répondu Non aux mises à jour et redémarré, Mandriva© est apparu — tout seul dans le menu Grub. Malgré le fait que j'avais désigné lors de la procédure d'installation un répertoire /home existant — ou peut-être à cause de cela ? — l'invite affichait bash-3.1 plutôt que le nom d'hôte, le clavier sélectionné était US et la barre des tâches (ou panneau) était en grande partie vide.

Ne comptant déjà plus mes tentatives, j'ai installé cependant à nouveau et laissé /home de côté. Il n'y a pas eu de surprises pendant le processus, mais le résumé final juste avant l'installation a nécessité de rectifier le clavier, le pays et le chargeur d'amorçage.

J'ai redémarré sous Knoppix pour corriger le fichier de Grub puis démarré Mandriva© depuis un menu Grub récemment complété. La barre des tâches, etc. était finalement dans un état convenable.

3. Problèmes

Bien que Mandriva© m'impressionne, quelques problèmes subsistent. Par exemple, il y a beaucoup trop de questions juste pour rendre un cédérom live fonctionnel. Je préfère de loin l'approche qu'emploie Knoppix, où l'on peut passer outre les réglages par défaut connus en fonction des besoins, et où les paramètres disponibles sont reconnus au moment de l'amorçage (au moins les principaux). Apparemment, Mandriva© peut le faire également, mais cette fonction n'est pas bien mise en évidence.

Double-cliquer avec le cédérom live m'a presque rendu malade ! Je n'aime pas cette réminiscence de Windows — pas seulement avec Mandriva©, je souhaite qu'OpenOffice fasse de même. Comment est-on censé savoir quand double-cliquer, cliquer une seule fois ou effectuer un clic droit ? Et pourquoi ?!

Comme je l'ai déjà mentionné, au cours de l'installation depuis le cédérom live, le bouton Annuler termine l'installation. Ce serait correct — s'il y avait un bouton Précédent. Malheureusement, il n'y a aucun moyen de corriger une erreur.

Les deux versions sont dangereuses par la manière dont elles traitent le partitionnement. J'ai pour habitude de m'attendre à passer tout en revue avant qu'il se produise quelque chose qui ne puisse être réversible ; c'est de bon secours. Mais le formatage commence ici immédiatement, et sans indice préalable évident. C'est tout à fait étonnant dans les deux cas.

Lilo est le gestionnaire de démarrage par défaut pour les deux versions. Il n'y a pas de problème avec Lilo — je l'ai utilisé pendant des années — mais Grub peut être un peu intimidant si vous considérez sa puissance, la taille de ses pages de man, enfin, de ses pages d'informations et son aptitude à faire les choses à la volée. Mais l'installation serait considérablement améliorée si elle examinait quelques-unes des partitions Linux pour contrôler la configuration de Grub, en les insérant dans la configuration de démarrage si elle est présente. Ignorer des configurations existantes de Linux est aussi incorrect que la procédure standard de Windows « détruisez tout sauf Windows ». Mandriva© reconnaît automatiquement le système Windows, cependant.

Lors de la configuration du chargeur d'amorçage avec le DVD d'installation, après avoir sélectionné Grub, il y a une option pour ajouter des lignes — mais il n'en affiche aucune qui pourrait être utilisée n'importe où ailleurs. Il demande juste un label, une image et un root — les éléments dont Grub a besoin et que nul ne peut fournir sans avoir vu quelque chose qui fonctionne. C'est presque convenable, mais ce n'est pas la panacée.

(Et pendant que l'on évoque les inconvénients — est-ce que quelqu'un sait comment arrêter ce bruit infernal au démarrage et à l'arrêt ? Knoppix fait la même chose et cela me pose problème.)

 

Il s'agit de l'introduction bruyante de KDE  ! Dans le Centre de Configuration, rendez vous dans la fenêtre Son et multimedia et supprimez le son quand « KDE est en cours de démarrage ».

 
 -- Francois

Lors de l'installation depuis le DVD,Mandriva© a proposé de mettre à jour Fedora Core ; à la place, je lui ai indiqué la partition que j'avais choisie. Il semble curieux que les partitions SuSE© ne soient pas mentionnées — mais le plus bizarre était que même cette partition reconnue ne faisait pas partie du menu de démarrage.

Les noms d'utilisateurs commencent ici par 500. Je sais que Fedora Core fait de même — mais SuSE© non. Pas depuis nombre d'années, cependant. Quoi qu'il en soit, selon la LSB, ce comportement est correct — il semble juste étrange et inutile.

Je ne pouvais rien faire d'utile avec la version que j'ai installée, puisque je ne pouvais attribuer /home à une partition sur laquelle j'avais normalement mon contenu de /home. Vraisemblablement, cette attribution du nombre d'utilisateur faisait partie du problème. Pour Linux l'utilisateur « est » l'identifiant utilisateur — ainsi même avec le nom semblable, il y avait un problème.

 

Peut-être à l'avenir, Edgar envisagera d'envoyer un courrier électronique à un groupe de « Linuxiens » avisés nommé The Linux Gazette Answer Gang pour l'aider. Il semble probablement qu'il ait entendu parler de cette subtile publication.

 
 -- Ben

Ainsi, il est compréhensible de faire ceci seulement si les deux distributions définissent des identifiants utilisateurs d'après le même point de départ. Ce n'est pas une disposition à laquelle un novice puisse être confronté. Probablement, il s'agit juste d'une mauvaise idée de faire ceci en premier. J'ai commencé à le faire pour rendre facile le passage d'une version de SuSE© à la suivante.

4. Conclusion

Malgré quelques désagréments, j'ai été très impressionné par ce que Mandriva © peut faire ; une installation depuis le cédérom autonome est assez simple. Les problèmes liés au partitionnement et au double amorçage ne sont pas faciles à résoudre et sont inhérents à chaque tentative de faire coexister pacifiquement deux systèmes d'exploitation.

C'était littéralement une tâche facile de mettre à jour l'installation du cédérom autonome avec le DVD. Cela peut être réellement la meilleure manière de procéder. Prévoyez 4 Go environ (les disques durs sont aujourd'hui gigantesques, de toute façon), installez en dehors du cédérom live et c'est terminé ! Le gestionnaire de logiciels de Mandriva © me rappelle également YaST de SuSE©, qui fonctionne très bien. Et le DVD contient plein de choses intéressantes.

Les techniciens de Mandriva© ont conçu un produit magnifique : tout ce que j'ai décris au-dessus s'est réalisé en guère plus de 24 heures ! Et j'ai déjà mis à jour depuis le DVD ? Je suis bluffé.

Mandriva© même n'est simplement pas tout à fait prête à convaincre entièrement le novice (pour être juste, pas plus que n'importe quel autre système d'exploitation). Mais celui qui maudit et crie après Windows assez souvent et assez fort apprécierait certainement l'aide d'un ami « Linuxien » avisé en installant Mandriva© dans un environnement de double amorçage — et cet ami ne serait pas là pour une période vraiment difficile.

Edgar est consultant dans la région de Cologne et de Bonn (Allemagne). Son travail quotidien consiste à assister ses clients pour établir la paie, à maintenir d'anciens programmes IBM en assembleur, quelques autres en COBOL à l'occasion et par ailleurs à utiliser QMF, PL/1 et DB/2 sous MVS.

Note

Sera rejeté tout message électronique dont le sujet ne contient pas « linuxgazette ».

Adaptation française de la Gazette Linux

L'adaptation française de ce document a été réalisée dans le cadre du Projet de traduction de la Gazette Linux.

Vous pourrez lire d'autres articles traduits et en apprendre plus sur ce projet en visitant notre site : http://wiki.traduc.org/Gazette_Linux.

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[1] Pour une meilleure compréhension, l'installation a été adaptée au français. (N. d. T.)