Au revoir iPhone, Bonjour Palm Pre Plus LG

Gazette Linux n°177 — août 2010

par Anderson Silva (Copyright © 2010) afsilva CHEZ gmail POINT com

traduction par Adrien LINA (tous droits réservés) adrienlina CHEZ gmail POINT com>


Tout d'abord, je voulais vous faire savoir que je ne suis pas un de ceux qui détestent Apple. J'ai possédé plusieurs produits d'Apple selon les années (depuis que l'ère Mac OS X a commencé), et je pense que ce sont des produits super (honnêtement). Ceci n'est donc pas un article "Détestons Apple"! Je ne cherche pas à manipuler les gens pour qu'ils aiment telle ou telle marque. Je cherche tout simplement à expliquer pourquoi j'ai essayé un produit autre que l'iPhone.

Deuxièmement, je suis un partisan de l'Open Source, je travaille pour une entreprise de l'Open Source, j'écris des articles sur l'Open Source pour des publications sur l'Open Source. Je crois en l'Open Source, pas comme une croyance religieuse ou un impératif moral, mais plutôt comme une alternative.

Un moyen alternatif de faire des affaires, un moyen alternatif d'écrire du code, un moyen alternatif d'apprendre, un moyen alternatif d'enseigner. Je crois en l'Open Source.

Cela dit, je vais ce mois-ci partager avec vous une partie de mon histoire, celle où je me suis éloigné de l'iPhone d'Apple et où j'ai commencé à utiliser un téléphone basé sur Linux, comme le Palm Pre Plus.

palm pre plus

Voici l'histoire:

En Décembre 2008, j'ai acheté un iPhone 3G, principalement parce que mon travail nécessitait que je sois joignable n'importe quand et que je ne payerais qu'une petite part de la facture. Je ne parle pas beaucoup au téléphone et j'avais à cette époque un ordinateur portable Mac (j’étais donc très habitué à l'agréable visuel qu'Apple présente encore à ses utilisateurs). Ce dont je n'avais pas l'habitude, c'était l'idée d'avoir accès à Internet partout où j'allais.

Je suis rapidement devenu beaucoup plus dépendant d'Internet. Faire la queue ou attendre mon rendez-vous chez le docteur n'était plus un problème parce que je pouvais regarder mes mails, aller sur Twitter ou sur Facebook, voire même travailler sur mon téléphone. Je ne vais pas débattre avec quiconque si cet accès à Internet est une bonne chose ou pas. Je pense que chaque chose dans la vie a ses avantages et ses inconvénients.

Douze mois passèrent, et mon iPhone devint la chose que j'avais 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

En décembre 2009, je décidai de monter d'un niveau, cette fois avec mes propres sous. Je récupérai l'iPhone 3Gs, et fut très content des augmentations qu'Apple fournissait.

Donc, qu'est-ce qui m'a fait changer de téléphone?

En fait, ce n'est pas un seul et unique problème, mais un ensemble d’événements. Je commençais à entendre parler de la façon dont Steve Jobs lâchait Adobe, ce qui laissait voir à quel point Apple était, déjà, "open". Vraiment? "Open"?

Je pourrais probablement écrire des pages entières sur les activités "Open" d'Apple: ne pas permettre aux utilisateurs de directement manipuler leurs fichiers de musiques sur leur appareil, bannir d'autres langages/IDE pour programmer des applications (J'ai entendu dire que ça a été fait, mais peut-être pas), vendre des musiques avec des DRM et faire payer pour utiliser la musique, mettre des pages 'HTLM5' qui ne fonctionnent qu'avec leur propre navigateur, un téléphone qui ne fonctionne aux USA que sous un seul fournisseur, et enfin, si on essaye de cracker l'appareil pour qu'il fasse ce que l'on veut, Apple fournira des mises à jours uniquement dans le but d'enlever votre crack. Cela ne sonne pas du tout "open" à mon oreille.

[ Edit de l'auteur: depuis la semaine dernière, il est légal de jailbreaker son iPhone. Néanmoins, je suis d'accord avec son point de vue et je crois que cela n'a pas changé grand chose: les actions d'Apple ne peuvent pas être décrite come "Open". -- Ben Okopnik ]

Puis vint la nouvelle que le marché d'Apple était devenu aussi grand que celui de Microsoft - ce qui, de mon point de vue, n'est pas comparable. Microsoft est partout, pas juste aux États-Unis, ils sont littéralement tout autour du globe avec Windows (PC et Server), Microsoft Office, MS SQL, Xbox, Visual Studio, Sharepoint - ils produisent même les calculateurs qui équipent la Formule 1! En comparaison, où est Apple? Concentré pour la plupart aux USA, dans quelques ordinateurs, des téléphones et des lecteurs MP3, mais est-ce que ça rend Apple aussi important que Microsoft? Je ne suis pas un économiste, mais il y a sûrement une explication à tout ça, mais quand je regarde le monde avec une vision 'binaire' de "oui" ou "non", je ne comprends pas. Il est dur de croire qu'une entreprise qui était presque en faillite en 1998 soit devenue plus grosse que Microsoft.

En juin 2010, tous les milieux d'information technologique spéculaient sur ce qu'Apple proposerait durant le WWDC au coté de l'iPhone 4, que nous avions découvert quelques mois plus tôt grâce à un poivrot qui en avait oublié un dans un bar trois. Et quand le WWDC arriva, Steve Jobs montra au monde pourquoi Apple avait dépassé Microsoft: la présentation.

Steve Jobs présenta durant deux heures entières l'iPhone 4 (et l'iOS4) sans montrer quoi que ce soit de nouveau. L'iPhone 4 est cool, ne me comprenez pas mal, et pour être honnête, il y a d'autres téléphones qui sont aussi bien voire mieux que l'iPhone 4 du coté du matériel, mais quand on y ajoute l'usage de l'iOS , ça devient une combinaison irrésistible.

Le 5 juin, le jour où les pré-commandes ouvraient pour l'iPhone 4, je me suis réveillé à 6 heures du matin, et j'ai essayé toute la journée de commander 2 iPhone (un pour ma femme et un pour moi), sans succès.

Ce qui m'a le plus ennuyé était le fait qu'Apple rende la 'réservation' d'un iPhone simple, mais je voulait qu'il soit délivré chez moi. Je ne voulait pas aller faire la queue pour aller le chercher au magasin. Durant plus de douze heures, il n'y avait que deux boutons sur le site d'Apple: "Pré-commander" et "Réserver". "Réserver" avait l'air de fonctionner, mais pas l'autre.

C'est à ce moment là que j'ai pris ma décision... Je trouvais ça arrogant de laisser un bouton 'cassé' (et je sais que c'est peut-être dû au grand volume de visiteurs) sur leurs sites, sans aucune note ou annonce officielle pour prévenir leurs utilisateurs. Est-ce qu'Appe est juste devenu un dealer technologique qui vend des 'biens' à des millions d'acros?

En tout cas, je ne souhaite plus faire partie de cette 'danse'.

L'autre alternative était de payer les frais de résiliation et d'aller chez Verizon ou Sprint et d'acheter un téléphone Android comme le HTC Evo ou le Motorola Droid X, mais ça me ferais passer au delà de mon budget. De plus, ma femme aurait quand même pris un iPhone, et je ne voulais pas faire un plan familial juste pour nos téléphones. C'est là que j'ai découvert que AT&T utilisait maintenant le Palm Pre Plus, qui tourne l'OS basé sur Linux, le webOS. J'ai décider d'acheter le téléphone même s'il y avait le risque d'acheter un produit d'une entreprise venant d'être racheté par HP. Qu’allait devenir le support? Comment deviendrons les prochaines version de WebOS?

Depuis cette époque HP annonçait qu'ils voulaient intégrer WebOS dans des versions futures de leurs smartphones et de leurs tablettes.

Pour l'écriture de cet article, cela fait 17 jours que je suis propriétaire d'un Palm Pre Plus, et je suis dans l'ensemble assez déçu par le matériel, mais très satisfait par le WebOS. Les fonctionnalités du multi-tasking sont fantastiques, même si cela influe grandement la durée de vie de la batterie, qui est pauvre comparé à l'iPhone. J'aime le fait qu'on puisse monter son appareil sur un laptop Fedora (Linux), glisser des fichiers MP3 dans le dossier, et ça les joue. L'utilitaire de paquets Preware est un autre grand avantage, il vous laisse installer des applications non officielles, y compris des patchs pour le WebOS, et même overclocker son téléphone; ce n'est pas conseillé, mais ça a fonctionné jusque là.

En conclusion, je pense que WebOS a beaucoup de potentiel, et je meurs d'impatience de savoir ce que HP va en faire. Le téléphone lui-même est assez décevant, mais pas assez pour me faire regretter de l'avoir acheté. J'espère sincèrement que les futures versions de HP/Palm résoudront les problèmes rencontrés jusque là.


Anderson Silva

Anderson Silva est un "IT Release Engineer" dans Red Hat, Inc. Il est diplômé d'un "BS" en informatique de la Liberty University, Maine. Il est un architecte certifié de Red Hat et a été autorisé à rédiger plusieurs article centrés sur Linux comme: La Gazette Linux, Revista do Linux et Red Hat Magazine. Anderson est marié à sa femme rencontrée en High School, Joanna (qui l'aide à éditer ses articles), depuis 11 ans, et a trois enfants. Quand il ne travaille pas, ou qu'il n'écrit pas, il passe son temps avec sa famille ou fait de la photographie, du vélo, du kart ou regarde la formule 1.


Adaptation française de la Gazette Linux

L'adaptation française de ce document a été réalisée dans le cadre du Projet de traduction de la Gazette Linux

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