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1. Vivre la Vida Linux

Par Bill Bennet chguy@chguy.net

Avez-vous déjà réfléchi à ce que les choses seraient si Linux n'avait jamais été écrit ? Je frémis d'horreur et de dégoût en pensant à tous les nouveaux acheteurs d'ordinateurs attendant joyeusement alignés pour se faire estamper avec une nouvelle machine du monopole. Ces pauvres âmes enfermées dans la boucle infernale monopolistique des mises à jour. Les clients du WebTV sont justement dans ce cas, mais que faire ? Eh bien, pour commencer, on peut recycler quelques vieilles machines. Les gens qui utilisent Linux peuvent au moins comprendre comment fonctionnent les choses et ainsi aider à stopper la neuneutisation du consommateur.

1.1 Retour à l'école

Donc les enfants ont besoin d'un nouvel ordinateur. Vous êtes sûr de ça, chef ? Je peux imaginer pire que d'avoir un vieux 386 ou 486 sous linux. Voici quelques raisons de conserver cette vieille casserole :

La pièce maîtresse du puzzle est Linux. D'abord, vous vous procurez un quelconque CD de Linux et vous démarrez dessus (si votre configuration CMOS moderne vous laisse booter à partir du CDROM). Vous pouvez faire un jeu de disquettes de démarrage et installer à partir du CD. Vous pouvez démarrer sur un pauvre vieux DOS et lancez le fichier batch boot.bat pour installer à partir du CD. Vous pouvez installer via un câble laplink et PLIP à partir d'une autre machine par le biais du port parallèle. Vous pouvez démarrez de la disquette et installer par ftp depuis Internet ou un réseau local. Vous pouvez démarrez de la disquette et installer via le CD ou un disque dur monté en NFS sur Internet ou le réseau local. L'essentiel est que Linux est un système d'exploitation réseau ; un remplaçant pour NT et W2K. Oui, c'est vrai, il peut les remplacer même avant que vous ne les ayiez achetés, cela vous fera gagner du temps et de l'argent.

1.2 Compatibilité An 2000 du 386

Votre vieux 386 peut être rendu totalement compatible An 2000 ; capable de passer tous les tests que les catastrophistes agités peuvent rassembler. Le matériel nécessaire pour faire de votre 386 un engin moderne s'appelle une carte BIOS. Encore mieux, trouvez une carte BIOS avec un contrôleur secondaire IDE dessus, pour pouvoir ajouter des périphériques à votre machine.

1.3 Mécano pour Fondus

Les compétences requises pour l'installation de tout ceci sont développées en jouant au mécano. Prenez le mécano de votre gamin avant de commencer avec l'ordinateur. Débranchez la machine. Un tournevis ouvrira le boîtier pour vous. Ces vieilles machines ont été conçues simplement et dans l'esprit boîte, exactement comme les Austin Mini ou les coccinelles de Volkswagen. La puce de BIOS moderne est sur une carte ISA, donc tout ce dont vous avez besoin est un slot libre. Virez le vieux modem si vous êtes à court de slots, pas besoin d'un 300 bauds/2400 bps là où vous allez. Si vous avez un contrôleur secondaire/tertiaire sur votre carte, comme une DTC Y2K Ultima, alors placez le cavalier de l'IRQ de manière à prendre la 11 ou la 15. Evitez l'IRQ 12, votre rongeur PS/2 ne voudrait sûrement pas partager. Note pour les nouveaux linuxiens : le rongeur PS/2 est /dev/psaux.

1.4 Contrôleur EIDE

Quand la carte BIOS prend la main, tout ce qu'elle fait est utiliser les paramétrages du CMOS du BIOS et applique LBA au besoin si un gros disque dur est connecté au(x) contrôleur(s) IDE. Votre simple vieux contrôleur IDE est maintenant un EIDE capable d'utiliser le gros disque auquel vous l'avez connecté.

La carte BIOS possède également un contrôleur qui vous laisse 4 possibilités de branchement de périphériques IDE. La DTC Y2K Ultima a 4 paramètres d'IRQ, donc vous pouvez même avoir 2 contrôleurs supplémentaires, ce qui, avec celui d'origine, nous porte à 6 périphériques IDE sur la machine. S'il n'y a pas assez de place pour 6 mais que vous voulez sécuriser un périphérique avec un verrouillage, vous pouvez le mettre là. Le potentiel dépasse 100 Go pour un 386 avec 3 (ou plus) disques durs de 32 Go, plus un DVD et un graveur.

1.5 Entrez dans Linux

Comme serveur de fichiers, votre 386 peut accéder à cette énorme archive à la vitesse du contrôleur EIDE. Le CPU n'est pas tellement sollicité si vous limitez le nombre d'utilisateurs à quelquechose comme 50 à la fois. Un gros plus vient s'ajouter si vous pouvez avoir 8 Mo de RAM sur la machine. Oui, ça tournera sur 4 Mo, mais l'installation sera trop embêtante avec peu de mémoire. Comptez 8 Mo ou plus, et l'installation ira comme sur des roulettes, surtout avec une Slackware ou une Debian. Si vous essayez une RedHat, comptez 12 Mo pour installer tranquillement.

1.6 Passerelle Internet 386 avec modem câble

En tant qu'utilisateur de Linux, vous pouvez maintenant configurer un serveur réseau juste à partir du script d'installation ; peu importe quelle distribution vous installez. Votre 386 peut utiliser deux cartes réseau et un gros disque dur pour faire un petit serveur réseau rapide pour votre réseau local domestique. Rappelez-vous que les fichiers sont pris sur la carte réseau à 10 Mbps ou plus, quelle que soit la vitesse à laquelle votre CPU fonctionne. Le CPU ouvre la porte pour vous, c'est tout, il ne traite pas les fichiers, vos machines clientes font cela.

Il n'y a pas besoin d'installer X. Vous voyez, vous n'avez pas besoin non plus d'une interface graphique pour contrôler le réseau. Toute tâche du serveur peut être lancée en ligne de commande. Ajoutez quelques alias sympas pour les séquences de commandes (une macro, pour les DOSiens Puristes). Par exemple, éditez le fichier .bashrc de votre répertoire $HOME :

~/.bashrc:
alias mcd='mount /dev/cdrom /cdrom'
alias umcd='umount /cdrom'

Bonne Mère, j'adore Linux ! Pas de clics-clics, pas d'attente, juste le service et la super-puissance. J'imagine que cela aide si votre logiciel est écrit par les cerveaux les plus brillants dans un environnement de pensée libre.

Oui, le serveur web Apache peut publier des fichiers HTML même si vous n'avez pas d'interface graphique. Ce ne sont que des fichiers. Ils sont manipulés. Simplement. Ne laissez pas les commerciaux de NT lire cet article, ils défendraient leur marchandise, prêts à mourir en essayant. Je dis : ne les laissez plus gaspiller votre temps et votre argent.

1.7 Le manque de la DVD vidéo

Maintenant, vous pouvez utiliser une DVD-RAM. Pour ce que j'en sais, il n'y a pas moyen de lire un film en DVD sous Linux pour l'instant. Cependant, maintenant que vous avez une carte BIOS, vous êtes fin prêt pour le jour heureux où on pourra lire un film en DVD avec Linux. Installez juste le lecteur tout neuf dans votre vieux 386 et laissez-le foncer.

1.8 La gravure de CDR/CDRW

Oui, ce 386 graveur de CD est complètement prêt pour la Une, les amis.

Le système Linux muni des outils GNU va vous laisser personnaliser votre noyau pour vos besoins particuliers. Rappelez-vous, vous avez plein de place sur ce disque dur, installez donc les paquetages bin86 et kernel-source, 2.0.35 ou plus récent. Ensuite, cd vers /usr/src et entrez dans le répertoire linux pour lire le fichier README.

Lorsque vous compilez votre noyau graveur de CD à l'aide de menuconfig, assurez-vous que le support SCSI est bien intégré et non en module. Dans la configuration générale, dites "yes" (en tapant sur la touche y) à "SCSI emulation" et "no" à "ATAPI CDROM support" (ce sera désormais une tâche pour l'émulation SCSI). Dans la section SCSI, répondez "yes" (ou "m" pour module) à "SCSI CDROM support" et "yes" (ou "m" pour module) à "SCSI generic device support". Le CDROM deviendra /dev/scd0, donc faites un lien vers /dev/cdrom :

rm /dev/cdrom
ln -s /dev/scd0 /dev/cdrom

Quand vous graverez un CD, vous utiliserez également le module sg, assurez-vous donc que vous avez au moins de /dev/sg0 à /dev/sg16 :

cd /dev
./MAKEDEV sg

Une fois que votre noyau graveur est construit, vous pouvez choisir de l'utiliser tout le temps. S'il ne vous sert qu'en de rares occasions, démarrez-le avec une étiquette et une entrée spéciale dans /etc/lilo.conf.

1.9 /opt/schily/bin

Votre programme cdrecord est aussi un coup de pied dans les tibias des gars du monopole. Visitez la page officielle de cdrecord et téléchargez la version 1.6.1a7 (ou une version alpha si vous cherchez les ennuis). Puis compilez-la et réjouissez-vous de voir votre CDR graver joyeusement sur un 386 avec 8 Mo de RAM et un petit programme de 145 kb. Ai-je déjà entendu un gars du monopole dire qu'il faut un pentium 133 Mhz et windows95 et 16 Mo de RAM ? Oui, spécialement si vous utilisez ce logiciel qu'Adaptec a réussi à coller dans la plupart des boîtes de graveurs. De toute manière, Adaptec n'a pas l'intention de le porter sous linux. S'il vous plaît, donnez-leur "20 millions d'utilisateurs de linux" comme bonne raison de faire ce portage. Vous pouvez leur dire que vous venez de ma part.

Utilisez un cdrecord maison que vous avez compilé vous-même. La version de mkisofs que vous compilerez sera adaptée pour faire un meilleur CD. Oh, et encore une chose, faites-vous une idée à propos de l'interface sg améliorée et donnez votre avis aux deux protagonistes du terrain des interfaces sg. Alan Cox a besoin de se rendre compte de la nécessité de résoudre cette question, donc vous pouvez peut-être y contribuer.

1.10 Douce Suite Bureautique

Ce n'est pas la peine de laisser votre 386 dormir là maintenant que vous l'avez rendu compatible An 2000 et qu'il a assez de disque dur pour faire sérieusement de l'archivage. Allez jeter un oeil à Star Office 5.1 de Star Division. Vous pouvez ouvrir et utiliser des fichiers Word aussi bien qu'utiliser à fond votre carte vidéo pour mettre des graphismes terrifiants dans votre travail. La meilleure, cher Radin, c'est que c'est gratuit pour l'utilisation personnelle. Allez juste visiter le site de Star Division pour vous enregistrer et télédécharger le paquetage. Cela devrait être le meilleur parti pour les linuxiens, et nous devrions tous prier pour que Sun (le nouveau propriétaire) le laisse disponible.

1.11 A distance

Les gens pressés vont vous tomber dessus, voici donc une astuce pour démontrer les limites de cette machine libre. D'abord, mettez linux sur votre pentium bouffeur-de-vitesse-à-fond-de-CPU. Ensuite, dites au pentium d'accepter les connexions en provenance du 386 grâce à :

Sur le pentium:
DISPLAY=386.sur.votre.domaine.net:0
export DISPLAY
<p>
Sur le 386:
xhost +pentium.sur.votre.domaine.net:0

Oui, je sais, c'est plus sécurisé avec des cookies. Donc suivez juste les instructions du Remote-X-Apps mini-HOWTO. Ce que nous voulons, c'est que le pentium fasse tourner les grosses applications ; par exemple ce gros mangeur de mémoire qu'est Netscape.

Maintenant, installez X sur le 386. La manière la plus compacte est d'utiliser Debian, un .deb à la fois. Si vous avez plus de 500 Mo de libres, alors foncez et installez RedHat ou Mandrake, mais évitez soigneusement GNOME ou KDE, ils sont trop lents sur un 386/486. Pour cela, taper dans votre répertoire $HOME :

echo exec icewm > .xinitrc

C'est mieux si icewm (le gestionnaire de fenêtres ice) est installé sur le système. Il est rapide, petit et sympa (demandez à quelqu'un qui l'utilise).

Maintenant que vous avez un X qui tourne sur le 386, ouvrez un xterm et faites un "rlogin" sur le pentium, et demandez un Netscape. Le pentium fera tourner le monstre de mémoire Mozilla pour vous, et affichera les jolies images à la maison sur votre écran de 386. La vitesse était le problème, maintenant c'est un faux problème. Je pense que les applications X distantes sont un des grands plaisirs que vous pouvez avoir avec une machine linux en réseau. Non seulement vous pouvez exécutez les applis des autres, mais aussi tout ce qui est sur votre propre système.

1.12 Références

Carte BIOS

Une carte BIOS vous coûtera 40$ canadiens et vous pouvez l'installer facilement. C'est juste une petite carte ISA, et j'ai même entendu parler de versions PCI pour les vieux pentiums. On en trouve aussi avec un contrôleur IDE sur la carte, qui vous permettra de connecter deux périphériques IDE supplémentaires. Les mises à jour An 2000 sont faites à votre place à chaque démarrage juste après que le BIOS vidéo et le test de mémoire soient finis. L'usage sur votre ordinateur est complètement sûr.

Dons de 386

Je suis allé chez Syrotech, sur Main Street. J'ai demandé à Jeff s'il n'y avait pas de vieux 386 qui traînaient et il va voir. Il revient avec un DEC 386, sans RAM, pas de disque, pas de clavier, rien du tout. J'ai demandé "combien ?", il a regardé Tom. Tom a donné son accord : "Prends-le, amuse-toi bien avec". Ah ! Si seulement ils savaient. Un effort très bien intentionné fait son chemin dans notre communauté pour donner de vieilles machines à des groupes à but non-lucratif et aux structures de l'éducation. Cet article a été inspiré par cet effort dans l'espoir que ceux qui reçoivent ces machines en fasse le meilleur usage. Si vous combinez les outils GNU et un noyau solide comme un roc, vous obtenez un système d'exploitation qui devient l'application de la mort. Vous la connaissez sous le nom de linux.

Lectures et autres :

DVD, les sites à voir : http://atv.ne.mediaone.net/linux-dvd/ et http://livid.on.openprojects.net/

Large-Disk mini-HOWTO -- Il se pourrait que vous ayiez à utiliser l'option

linear
dans /etc/lilo.conf

LILO mini-HOWTO -- présente l'option linear pour /etc/lilo.conf

Partagez la technologie http://www.libertynet.org/share

Fondus dans les rues http://linux.umbc.edu/gits/

Le site de cdrecord http://www.fokus.gmd.de/research/cc/glone/employees/joerg.schilling/private/cdrecord.html

Remote-X-Apps mini-HOWTO -- Lecture obligatoire pour X sur un terminal.

écrit avec mcedit sur un 486 sous GNU/Linux 2.0.35 La position catégorique de l'auteur n'est en aucune manière destinée à faire affront au lecteur sincère.

Copyright 1999, Bill Bennet. Paru dans le numéro 45 de la Linux Gazette de Septembre 1999.

Traduction française de Carine Bournez.


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