Créer des CD d'installation à partir de diverses distributions

Gazette Linux n°50 — Février 2000

Krassimir Petrov

Joel Sagnes

Adaptation française 

Frédéric Marchal

Correction du DocBook 

Article paru dans le n°50 de la Gazette Linux de février 2000.

Cet article est publié selon les termes de la Open Publication License. La Linux Gazette n'est ni produite, ni sponsorisée, ni avalisée par notre hébergeur principal, SSC, Inc.


Table des matières

Références
Introduction à la gravure de CD-ROM
Installation d'un graveur de CD-ROM IDE
Cdrecord et Xcdroast
Téléchargement de votre distribution de Linux préférée
Gravure du CD
Conclusions et articles à venir
À propos des auteurs

Références

Introduction à la gravure de CD-ROM

Le but de cet article est d'exposer la façon de créer un CD-ROM d'installation à partir de l'une des distributions de Linux. Nous limiterons notre propos aux graveurs IDE, à tout client ftp, au programme cdrecord, et aux images ISO pré-assemblées telles qu'on en trouve dans les distributions de Linux. Nous interviendrons aussi sur le fichier /etc/lilo.conf.

Ce document peut-être modifié et diffusé avec ou sans l'accord de ses auteurs. Ceux-ci déclinent toute responsabilité à son sujet : vous l'utiliserez à vos risques et périls.

Installation d'un graveur de CD-ROM IDE

En général, l'emploi de graveurs SCSI est assez simple, mais la plupart des gens disposent d'un modèle IDE et c'est ce que nous utilisons. De ce fait, nous ne traiterons que de ceux-ci.

Tout d'abord, il existe deux types de graveurs : ceux qui écrivent sur des CD enregistrables (CD-R) et ceux qui écrivent sur des CD ré-enregistrables (CD-RW). Tous deux fonctionneront de façon satisfaisante. Les graveurs de CD-R n'écrivent qu'une fois sur des support d'un coût modique (10 FF l'unité, voire moins). Les graveurs de CD-RW peuvent eux effacer et ré-écrire sur des disques spécifiques plus chers tout en se comportant également comme des graveurs de CD-R.

Ensuite, afin de pouvoir utiliser un graveur IDE, il faut faire croire au micro qu'il a affaire à un modèle SCSI. On y parvient en liant un module du noyau Linux appelé « ide-scsi » au graveur IDE puis en le chargeant. Il y a deux façons de réaliser cette liaison : par l'intermédiaire de l'invite de lilo ou depuis le fichier /etc/lilo.conf. Nous supposerons que votre graveur est /dev/hdd. Voici une récapitulation de ce qu'est /dev/hdd.

Si votre graveur est

  • maître sur le port IDE primaire, il sera /dev/hda.

  • esclave sur le port IDE primaire, il sera /dev/hdb.

  • maître sur le port IDE secondaire, il sera /dev/hdc.

  • esclave sur le port IDE secondaire, il sera /dev/hdd.

Voici les deux façons de lier le module ide-scsi à votre graveur.

  • A l'invite de lilo, lors du démarrage de votre Linuxette, appuyez sur la touche de tabulation. Vous obtiendrez une liste de noyaux disponibles. Nous utiliserons par exemple le mot « linux » pour désigner un noyau sur notre système. Si c'est aussi le cas pour vous, alors tapez

    linux hdd=ide-scsi
    

    et le graveur situé en /dev/hdd deviendra un modèle SCSI en /dev/scd0.

  • Si vous voulez que cela soit lilo qui le configure, il faut que vous ajoutiez la ligne qui suit dans le fichier /etc/lilo.conf :

    append="hdd=ide-scsi"

    voici un fichier-type en guise d'exemple :

    boot=/dev/hda
    map=/boot/map
    install=/boot/boot.b
    prompt
    timeout=50
    image=/boot/vmlinuz-2.2.5-15
    label=linux
    root=/dev/hda1
    initrd=/boot/initrd-2.2.5-15.img
    append="hdd=ide-scsi"
    read-only

    puis, une fois la modification faite, entrez la commande lilo afin que lilo soit réinstallé. Ensuite, redémarrez la machine :

Pour pouvoir charger le module ide-scsi, tapez insmod ide-scsi à l'invite du shell. Vous pouvez également placer cette commande à la fin du fichier /etc/rc.d/rc.local (pour les utilisateurs de RedHat) pour qu'elle soit lancée à chaque démarrage.

N'oubliez pas ! Après que votre graveur IDE ait été correctement configuré, il se trouvera en /dev/scd0. Pour que cela reste ainsi, faites :

rm -f /dev/cdrom
ln -s /dev/scd0 /dev/cdrom

Certains programmes s'attendant à trouver votre lecteur de cd-roms en /dev/cdrom, ceci liera (ou créera un alias) entre celui-ci et /dev/cdrom.

Cdrecord et Xcdroast

Sous Linux, il existe deux programmes permettant de créer des cd-roms : cdrecord et Xcdroast, ce dernier n'étant qu'une interface graphique sur le précédent. Nous nous limiterons à cdrecord. Voici néanmoins un lien sur Xcdroast si vous cherchez de plus amples renseignements. Un détail le concernant : il vous faudra une partition primaire disponible (environ 1 Go) pour pouvoir l'utiliser normalement.

Une fois le graveur lié au module ide-scsi et celui-ci chargé, vous voudrez vous assurer qu'il est reconnu par cdrecord. La commande cdrecord dispose d'une option spécifique qui va permettre de tenter de le détecter. Le format en est : cdrecord -scanbus.

Si votre graveur IDE n'est pas installé correctement, vous obtiendrez sans doute cette réponse :

# cdrecord -scanbus
cdrecord: No such file or directory. Cannot open SCSI driver.

Si tout s'est bien passé, vous devriez avoir ceci :

# cdrecord -scanbus
Using libscg version 'schily-0.1'
scsibus0:
         0,0,0    0) 'ATAPI  " 'CD-R/RW CRW6206A'  '1.2A' Removable CD-ROM
         0,1,0    1) *
         0,2,0    2) *
         0,3,0    3) *
         .............
         0,7,0    7) *

Ce qui signifie en gros que le système a reconnu le CD-RW Acer 6206A en tant que périphérique SCSI et est prêt à graver. Ici, il convient de noter un détail important : le triplet <0,0,0> qui identifie l'unité CD-R. Il sera nécessaire pour un usage correct de cdrecord.

Téléchargement de votre distribution de Linux préférée

Nous en sommes au stade où nous devons récupérer une distribution. Afin de pouvoir graver un CD, il nous en faut l'image, plus connue sous le nom d'image ISO. En obtenir une est assez facile si vous utilisez Netscape ou tout client ftp.

La façon la plus simple de trouver des distributions est d'aller se promener sur Internet. En utilisant par exemple Netscape. Vous pouvez vous rendre sur un site consacré à Linux qui en contiendra la plupart ou bien sur un site web spécifique à l'une d'elles, d'où vous pourrez télécharger celle que vous aurez choisie. Vous pourrez tout aussi bien avoir recours à un miroir. Pour ce qui nous concerne, nous sommes allés sur le site web de Red Hat mais avons préféré récupérer l'image depuis un des miroirs, ceux-ci pouvant être moins surchargés. Notre choix s'est porté sur ftp://sunsite.utk.edu/ et voici l'image pour la distribution RedHat 6.1 sur plate-forme Intel.

Un détail, pour vous Linuxiens, si vous utilisez Netscape pour télécharger une image ISO depuis un site ftp, pressez la touche shift pendant que vous cliquez sur le lien de cette image, sinon celle-ci se retrouvera dans votre navigateur et vous ne verrez que des hiéroglyphes.

Si vous préférez une alternative à Netscape pour descendre des fichiers d'un site ftp, prenez ncftp ou gftp. Rappelez-vous, si votre client ftp ne détecte pas automatiquement les modes binaire et ascii, de lui dire de choisir « binaire ». En général, il suffit de taper bin à l'invite du client ftp pour régler cela.

Voici une petite liste d'images ISO. Nous n'avons pas testé celles de SuSE, Caldera et Slackware. Nous ne savons pas si celles de Slackware sont les dernières versions.

Nous aimons bien ftp://sunsite.utk.edu/pub/linux/redhat/redhat/redhat-6.1/iso pour ses débits souvent très élevés. A 7 heures du matin sur la côte Est des Etats-Unis, nous arrivons à obtenir une moyenne de 380 Ko/sec, ce qui fait que le téléchargement de près de 650 Mo peut être terminé en à peu près une demi-heure. Nous l'apprécions aussi pour autre chose : une fois que vous êtes dans le répertoire pub/Linux, vous y remarquerez d'autres distributions : Mandrake et Debian.

Nous récupérons le fichier 6.1-i386.iso dans le répertoire /tmp.

A présent que notre CD-R est configuré et l'image récupérée, nous pouvons passer à la gravure du CD.

Gravure du CD

Vous pouvez utiliser Xcdroast pour installer l'image, mais nous nous servirons de cdrecord pour cet exemple.

Nous avons placé un CD-R vierge dans le graveur, sommes allés dans le répertoire /tmp grâce à cd, puis avons tapé la commande :

cdrecord -v speed=2 dev=0,0,0 6.1-i386.iso

Expliquons-en la signification. Tout d'abord, cdrecord, la commande elle-même. Ensuite, -v est l'option qui permet de rendre l'opération bavarde : on va recevoir les messages émis par le noyau au fur et à mesure de son déroulement. Puis, speed=2 indique la vitesse de gravure. Bien sûr, vous ne devriez pas en utiliser une qui soit supérieure à celle de votre graveur. Notre Acer porte l'indication de 2x2x6 ce qui signifie que notre vitesse de gravure maximale est de 2. Ensuite, vous devez désigner explicitement le graveur dans la ligne de commande. Nous avons mis dev=0,0,0. C'est le « triplet » que nous avons évoqué plus haut. Pour déterminer le votre, utilisez la sortie donnée par la commande cdrecord -scanbus. Enfin, 6.1-i386.iso est le fichier contenant l'image ISO destinée à être gravée.

Conclusions et articles à venir

Notons que les professionnels ont tendance à employer des graveurs SCSI. Les systèmes SCSI sont nettement meilleurs que leurs pendants IDE.

Afin d'être en mesure d'avoir accès à des possibilités avancées de la gravure, telles que le ré-enregistrement ou l'écriture multi-sessions, vous devrez utiliser cdrecord et PAS Xcdroast (à moins que ce dernier n'ait changé entretemps).

Cet article n'est rien d'autre qu'un simple préambule destiné à dresser le décor en prévision de ceux que nous allons écrire. Nous y traiterons de la manière de créer un cd-rom bootable (au lieu de démarrer la machine depuis un disque dur ou du lecteur de disquettes), d'implanter un système de fichiers live sur un tel CD (certaines distributions de Linux en comportent), et comment réaliser des stations de travail Linux diskless.

À propos des auteurs

Le Dr. Krassimir Petrov

Vient d'être diplômé de l'OSU.

Mark Nielsen

travaille pour the computer underground comme vendeur et comme relieur chez zing. Il occupe son temps libre par du bénévolat, comme l'écriture d'articles pour the linux gazette et le développement du site web de zing.

Adaptation française de la Gazette Linux

L'adaptation française de ce document a été réalisée dans le cadre du Projet de traduction de la Gazette Linux.

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