Par Bill Bennet bbennet@mb.sympatico.ca
Si vous avez une machine prête pour Linux, mais qui n'a ni lecteur de CDROM, ni carte réseau, ni modem, vous avez un problème. Cependant si vous avez à disposition un poste Linux en état (avec lecteur de CDROM), vous pouvez installer Linux à travers le bon vieux câble Laplink qui se branche au port parallèle. Même les vielles machines négligées ont quelque part un port série, si bien que cette méthode vous garantira de pouvoir surmonter n'importe quelle situation d'installation et d'être opérationnel.
Pratiquement toutes les distributions Linux peuvent faire ce genre de petite connexion PLIP. Il y a plein de bonnes informations disponibles, mais si c'est seulement pour RedHat, en tant qu'utilisateur de Debian vous pouvez vous sentir sur la touche. Pire, trop souvent les articles supposeront qu'on sait ce qu'on fait.
Gargl... Je ne sais pas ce que je fais, mais j'ai utilisé le machin PLIP pour installer la Debian 2.1 parce qu'il me fallait installer sur une machine avec un petit disque un bon jeu réseau poste à poste. La bonne vielle Debian a les petits paquetages ".deb" si utiles qu'on peut installer un à la fois pour faire un serveur tout petit et cependant puissant. Dans cet article, on lance une Debian 2.1 et on installe un système de réseau poste à poste PLIP avec X Windows, où on peut jouer à netmaze, face à face avec son neveu ou sa nièce sanguinaire.
Le système-cible est un "Frankenstein"; un 486/DX66 sans CDROM, ni modem, ni carte réseau, 16 mégas de RAM, un lecteur de disquette de 1,44 mégas et deux petits disques durs, de 110 et 170 mégas.
On commence auprès de la machine qui tourne sous Linux et qui assurera le service de notre CD à travers le câble Laplink.
Il faut se loguer comme root et éditer les fichiers suivants :
/etc/init.d/network
/etc/networks
/etc/hosts
/etc/hosts-deny
/etc/hosts-allow
/etc/exports
/etc/fstab
Ces farfelus d'auteurs de HOWTO vous laissent toujours copier leur travail en vous donnant un petit script à lancer sur votre machine. Il nous faut créer ce petit script exécutable :
#!/bin/sh killall -HUP /usr/sbin/rpc.mountd killall -HUP /usr/sbin/rpc.nfsd echo re-exported file systems
Lancez mcedit
(qui va avec Midnight Commander. Vous l'avez, n'est-ce
pas ?) allez au
NFS-HOWTO, marquez le script
exportfs avec la bascule F3, puis F9 copiez le bloc dans le fichier
~/.cedit/cooledit.clip
. Sortez avec F10.
Tapez alors mcedit votre-nouveau-nom-de-fichier
. Ça vous donne
une belle page blanche où F9 insérer le fichier ~/.cedit/cooledit.clip
.
Éditez-le à votre façon, puis F2 sauvez-le. ou F9 sauvez-le sous
votre-nouveau-nom-de-script.
Tapez ensuite chmod 755 votre-nouveau-nom-de-fichier
pour le rendre
exécutable. Copiez le dans /usr/sbin
juste pour le plaisir, mais aussi
pour le rendre visible dans le PATH.
Pour des raisons de mnémonique, et aussi pour honorer l'auteur, appelons-le exportfs. C'est fait.
Euh...? Qu'est-ce qu'il fait ? Il exporte les répertoires NFS couramment montables au cas où on ferait une modification.
Il faut simplement renseigner la machine au sujet du device plip1 qui permet d'atteindre le cédérom à travers le réseau point à point.
#!/bin/sh ifconfig lo 127.0.0.1 route add -net 127.0.0.0 IPADDR=192.168.1.5 NETMASK=255.255.255.0 NETWORK=192.168.1.0 BROADCAST=192.168.1.255 GATEWAY= #ifconfig eth0 ${IPADDR} netmask ${NETMASK} broadcast ${BROADCAST} #route add -net ${NETWORK} [ "${GATEWAY}" ] && route add default gw ${GATEWAY} metric 1 ifconfig plip1 CHGUY pointopoint Salma up route add -net ${NETWORK} netmask ${NETMASK} dev plip1
Le réseau vu par votre machine :
loopback 127.0.0.0 localnet 192.168.1.0
OK. Qui trouve-t-on donc sur ce réseau ?
127.0.0.1 localhost 192.168.1.5 CHGUY.chguy.net CHGUY 192.168.1.3 Salma.chguy.net Salma
Un peu comme un concierge sourd, non ?
ALL: PARANOID: DENY
Salma, il peut venir quand il veut.
ALL: 192.168.1.3: ALLOW
Le serveur NFS ne présentera que les répertoires du fichier exports.
/cdrom *.chguy.net
De quoi autoriser les utilisateurs ordinaires à monter le CDROM, ce qui ne crée pas de problème pour un LAN domestique (Local Area Network, Réseau Local. Oui, c'est vrai, votre CD Linux vous offre un remplacement de NT).
# (file system) (mount point) (type) (options) (dump) (pass) /dev/cdrom /cdrom iso9660 users,exec,ro 0 0
Il est temps d'activer PLIP sur ce serveur de CD.
ifconfig plip1 CHGUY pointopoint Salma up route add Salma dev plip1
Tout est prêt pour l'installation.
/cdrom
quand l'installateur montera le CD.La cible de l'installation est le client de votre serveur. Cependant, c'est un réseau point à point PLIP, donc les deux machines se comportent comme serveur. Pour cette installation, on se réfèrera à la machine cible comme au client, nom de sode Salma.
De retour au serveur, montez le CD B1 (B2 pour un portable) et faire les deux disquettes d'installation.
Plongez profond dans les répertoires du CD :
cd /debian/dists/slink/main/disks-i386/current dd if=resc1440.bin of=/dev/fd0 dd if=drv1440.bin of=/dev/fd0
Le fichier resc1440.bin
est le démarreur générique PC;
resc1440tecra.bin
est fait pour les portables.
Placez votre disquette dans le lecteur et allumez Salma pour l'installation.
Vous avez un beau menu avec le programme d'installation Debian. Vous êtes prié de lire toutes vos options et de rester calme !
L'installation Debian va passer par les chemins habituels des points de montage "/" (la racine, root), le swap, et vos emplacements particuliers.
C'est maintenant le moment de "Install
Operating System Kernel and Modules"
et c'est là qu'on va activer PLIP
sur Salma.
Une fois que le noyau est prêt pour PLIP nous pouvons installer la base du système, qui est un joli petit fichier de 10 mégas qui tient sur sept disquettes. Oui, c'est vrai, on pourrait faire sept disquettes de plus et avoir tout, pas besoin d'utiliser PLIP, mais nous sommes ici pour jouer à netmaze et faire un réseau point à point, alors continuez à lire.
Le programme d'installation va vous demander comment vous allez installer le noyau et les modules, et même si vous allez utiliser le CD dans une minute, vous devez lui dire que vous allez installer depuis un lecteur de disquette.
Dans presque tous les cas vous devez choisir /dev/fd0
: c'est le
premier lecteur de disquette.
On va vous demander alors la disquette resc1440.bin
pour faire
un système de fichier actif pour le travail. Ça a démarré, donc elle est dans
le lecteur.
Voue venez d'atterrir sur Caisse de Communauté: SUIVEZ LES INSTRUCTIONS SUR LA CARTE DU DESSUS. Votre carte dit qu'un pilote est un module du noyau. Vous ne demanderez plus des pilotes. Vous demanderez désormais des modules du noyau. N'allez pas au-delà de la case Départ.
Quand la disquette resc1440.bin
a fini de se charger, le programme
d'installation vous demandera de placer la disquette des pilotes (drivers) dans
le lecteur. C'est la disquette drv1440.bin
.
Maintenant le programme d'installation veut aller plus loin, pour rendre Linux démarrable directement depuis le disque dur. C'est une source de confusion et nous avons besoin d'un volontaire pour arranger ça.
Vous devez aller au bas du menu et sélectionner
"Configure Device Driver Modules"
. Vous avez besoin que votre ensemble
de modules soit installé pour pouvoir vous mettre en réseau avec le serveur de CD.
Il existe un ensemble de modules de base nécessaire pour votre machine. Il varie d'un utilisateur à l'autre bien sûr, et la liste suivante est seulement une suggestion.
Quand vous installez les modules et que le programme d'installation vous présente un nouvel écran pour des paramètres, vous pouvez en général taper Entrée et passer à la suite.
Le module plip aura l'adresse du port i/o et l'irq du port parallèle réglés d'avance, tapez simplement Entrée à la page de paramètres.
Le programme d'installation veut à nouveau rendre Linux bootable, mais ignorez-le
et sélectionnez "Configure the Network"
.
Il veut le nom d'hôte (hostname) de votre système, indiquez-lui donc Salma pour vous conformer aux exemples de cet article.
Maintenant il veut savoir si vous êtes sur un réseau, répondez donc oui.
Le nom de domaine est chguy.net
, juste comme dans les exemples.
L'adresse IP peut être le numéro par défaut (automatiquement) affiché à l'écran. Ceux-ci conviennent pour un réseau de classe C, du type que vous avez à la maison.
Votre adresse IP, selon les exemples, est 192.168.1.3 pour votre nom d'hôte de Salma.
Le reste des numéros vient automatiquement et convient bien pour l'usage de votre réseau. Nous les avons utilisés pour l'exemple et ils vous épargnent plein de frappe et de vérification.
Netmask = 255.255.255.0
IP Broadcast address = 192.168.1.255
Gateway = ça dépend... Si vous avez un modem sur l'autre machine, faites-en une passerelle (gateway).
Normalement depuis chez vous vous aurez une passerelle vers l'internet chez votre FAI.
Domain Name Service = le serveur de nom de votre FAI. Ici chez moi, il n'y a pas de modem sur les deux machines PLIP, si bien que chaque machine regarde son adresse locale et aussi sur l'autre serveur de nom.
Ainsi, dans cet exemple, nous ne mettons dans le serveur de nom que les deux adresses IP des deux machines PLIP.
Nous déclarons au programme d'installation que "Another
system will be the DNS server"
.
Nameserver = 127.0.0.1 192.168.1.5
Avec un LeftAlt-F2, on se lance une nouvelle console.
Avec un LeftAlt-F3 on verra les messages d'erreur des essais de plip.
On pourrait aussi bien choisir "Execute a shell"
dans ce fichu
menu.
À l'invite, on peut tout de suite taper la commande ifconfig
pour voir ce qui tourne.
À nouveau avec ifconfig
, on peut mettre en route PLIP sur
Salma de cette façon :
ifconfig plip1 192.168.1.3 pointopoint 192.168.1.5 up
Un moment, ce n'est pas encore fait. Il vaut mieux définir une route vers le serveur de CD.
route add 192.168.1.5 dev plip1
Le menu veut encore une fois rendre Linux démarrable. Choisissez donc
"Install the Base System"
.
On peut maintenant choisir "plip: Parallel-line IP"
dans le
menu des interfaces.
Bigre ! Le programme convivial d'installation dit maintenant qu'il ne va pas créer une configuration PLIP complète.
Le programme d'installation ne sait pas qu'on vient juste de la faire
avec les commandes ifconfig
et route
. On pourrait peut-être
trouver un autre volontaire pour écrire le script qui tient compte de cette
étape.
On nous demande maintenant de choisir le médium d'installation. Oui,
c'est "nfs: NFS (network filesystem)"
Le programme d'installation va demander l'adresse du serveur et le répertoire où se trouve l'archive Debian.
/instmnt
/cdrom
sur le serveur/cdrom
est listé dans /etc/exports
et maintenant
le programme d'installation peut le trouver et utiliser le CD.
Taper l'adresse du serveur de CD suivie de deux points et du répertoire
d'export NFS du CDROM qui a été monté. L'invite dit à l'écran :
"Choose Debian NFS filesystem"
:
192.168.1.5:/cdrom/debian
Sur l'écran, il y a une petite fenêtre appelée
"Choose Debian archive path"
. Elle n'apparaît que quand on est
connecté et en ligne avec le serveur de CD. Le programme d'installation
est en train de demander la place du répertoire de l'archive Debian dans
le système de fichier monté par NFS.
La réponse est /debian
. Toujours.
le BootPrompt-HOWTO - à lire par tous les linuxiens.
le PLIP-mini-HOWTO - il vous faut les trucs pour la configuration du noyau et le dépannage.
le Kernel-HOWTO - Vous pourriez vouloir faire un noyau sur mesure avec un module PLIP.
Le NFS-HOWTO - il vous faut absolument le script
exportfs
et ce HOWTO.
The Installation Guide for Debian 2.1 - une bonne base.
L'installeur Loadlin.exe, Linux Gazette numéro 34 - pas à pas pour démarrer depuis un disque logique.
Les CD Debian 2.1 CHGUY sont intitulés B1, B2, S1 et S2. Le CD B1 (premier sur 4) est l'installeur pour une machine de bureau ordinaire. Le CD B2 (deuxième sur 4) est un peu arrangé pour installer la Debian 2.1 sur votre portable. Pour installer via dselect, n'importe lequel des deux peut aller dans le lecteur de CDROM. Ces fichus hackers sont prêts à tout.
Quand vous installez le paquetage Serveur Standard il ne remplit que 50 mégas sur votre disque dur. Ajoutez-y 32 mégas de partition de swap et vous aurez utilisé seulement 80 mégas d'une petit, vieux disque dur. Ça vous laisse assez de place pour les ".debs" xbase plus le serveur X spécifique à votre carte vidéo et le reste du système XFree86.
Les deux 486 on un serveur web Apache, un FTP anonyme, un serveur de fontes TrueType, accès complet au réseau, à la carte vidéo, ont des temps de ping rapides sur le câble PLIP (5.2 millisecondes) plus un bon choix de gestionnaires de fenêtrage comme AfterStep, icewm et toute la clique.
L'espace total occupé par les ".deb" installés est de 128 mégas sur chaque machine; y compris les petits jeux de réseau pointus tels que Freeciv, netmaze et crossfire. Qui a besoin de d'un énorme système ? Certainement pas les linuxiens.
On peut mettre ça dans un script exécutable nommé plipon, de la façon suivante :
chmod 755 plipon
Voici la nouvelle commande plipon :
#!/bin/sh ifconfig plip1 CHGUY pointopoint Salma up route add Salma dev plip1
Le script ci-dessus tourne sur le serveur de CD CHGUY. Retournez-le pour Salma.
La nouvelle commande plipoff :
#!/bin/sh ifconfig plip1 down
On peut les copier dans /usr/sbin
juste pour le plaisir et de
façon à les avoir dans le PATH.
Mon neveu de six ans, Brady "le Puissant Naturta" et son cousin presque jumeau Jesse "le NON-bébé" adorent absolument jouer à netmaze. Ça s'installe en quelques secondes à travers le câble Laplink et ça se joue des heures. Le paquetage s'appelle netmaze et tout ce qu'il y a à faire est de lancer le serveur sur une machine et le client sur les deux. On peut même ajouter quelques robots pour donner la chasse. Les joueurs qu'on voit sont des sphères souriantes. Des heures de plaisir !
Utilisez donc le fdisk de GNU/Linux pour réaliser votre nouvelle partition pour "/" (racine, root). Trop de personnes sont trop pressées et placent Linux sur une partition étendue. Juste un rappel, la conception des PC autorise à avoir quatre partitions primaires par disque dur, ou trois primaires et une étendue (que vous pouvez remplir avec beaucoup de partitions logiques). N'utilisez PAS le fdisk de DOS si vous avez juste un disque dur. Le fdisk de DOS est mal fait et il ne peut faire qu'une partition primaire si vous avez un seul disque dur.
Avis: une publicité récente pour un réseau USB entre deux machines à la maison claironnait que tout ce qu'il y avait à faire était de les brancher pour avoir une liaison réseau complète entre les deux machines. C'était "seulement" 85 dollars pour les gadgets. *Limité à 4 mètres de câble.
Je commençais à penser que c'était de la folie ! Vous pouvez prendre un câble Laplink et et brancher vos deux machines pour une liaison réseau complète. En plus c'est probablement un câble "gratuit" qui a été payé il y a longtemps. *Limité à seize mètres, après on commence à recevoir des signaux radio.
Vous branchez le câble Laplink dans le port parallèle de chaque machine; oui, le même endroit où devrait aller votre imprimante. Votre portable peut utiliser cette méthode PLIP pour partager des fichiers avec votre ordinateur de bureau au travail et à la maison. De plus, c'est du réseau à toute épreuve, solide comme un roc à travers un câble; complètement sous votre contrôle. À mon avis, ce machin USB c'était juste un truc pour vendre de nouvelles machines.
fait avec mcedit sur un i486.
sous Linux Debian 2.1/2.0.36
Aucun système n'a été gelé ni planté pendant les tests de ces procédures.
Toutes les références à Salma Hayek sont purement lascives.
Copyright © 1999, Bill Bennet Publié dans le numéro 43 de la Linux Gazette, Juillet 1999..
Traduction de Georges Khaznadar